**French translation of the review follows**

Publisher’s presentation:

Ed Kemper, 6’9”, 280 pounds, is an American serial killer nicknamed “the Ogre of Santa Cruz”. Cannibal and necrophiliac, he has been convicted of eight murders including that of his own mother. It is with him that the term serial killer and the methods of profiling were first used.

Writer Thomas Mosdi (author of the Succubes book series) and illustrator David Jouvent (The Dragons of the Red City) retrace the journey of the serial killer who inspired the character of Hannibal Lecter in The Silence of the Lambs, in a graphic novel that is both exciting and terrifying.

Review:

I was really looking forward to reading Ed Kemper – Dans la peau d’un serial killer (Under a serial killer’s skin) to see how this story that Kemper followers know so well would be told. Not being a comic book reader, I really liked this graphic novel, which is well told and beautifully drawn and colorized. 

Indeed, the drawings are superb and present the facts realistically without overdoing it. The California of the 1970s is credibly represented with warm colors and images that evoke well this seaside resort that is Santa Cruz. The attention to detail in the boxes is impressive. David Jouvent is very good at drawing the Kemper character, his face, his stature. The general treatment is not particularly gory, we can feel the respect for the victims and their families.

As for the narrative thread, it is skillfully constructed around an incident that occurred during Kemper’s trial in 1973 when a doctor administered Methedrine, a methamphetamine drug that made Kemper delirious for several days and made him see his life with great lucidity and realize the horror of his crimes. [see this post for details about this incident].

This narrative structure allows to tell the story entirely from Kemper’s point of view through a narration, as if we were in his head and could hear his thoughts, his inner voice, helping us to better understand his psychological journey. The story takes a non-linear look back at key moments in Kemper’s life, such as the abuse at the hands of his mother, the murder of his grandmother, his stay at the Atascadero psychiatric hospital and the kidnapping of Mary Ann Pesce and Anita Luchessa. The story also allows us to go into Kemper’s delirium and to rub shoulders with his demons and fantasies (severed heads, zombie victims, his mother as a snake, etc.). 

This graphic novel is aimed at an informed audience who, ideally, already knows a little bit about Ed Kemper’s story. For readers less familiar with his case, it may be difficult to realize the magnitude of his crimes, and to differentiate between his fantasies and reality. The crimes are not shown, nor is the trial. Some victims, such as Rosalind Thorpe, Alice Liu and Sara Hallett, are mentioned in passing without telling what happened to them. 

Only one regret: it would have been nice, for a few of the flashback scenes, to insert dialogue between Kemper and other characters, like with his mother for example, to see Kemper in action and not just in reflection.  

In short, a graphic novel that I enjoyed thoroughly but I know won’t please everyone. Some people may find this kind of book unhealthy, but I believe that it’s relevant to look into a criminal’s mind and dark soul to try to understand what motivates someone to commit such extreme acts. 

**Version française de la critique**

Présentation de l’éditeur :

Ed Kemper, 2m10, 130 kilos, est un serial killer américain surnommé « l’Ogre de Santa Cruz ». Cannibale et nécrophile, il a été condamné pour huit meurtres dont celui de sa propre mère. C’est avec lui que l’on a utilisé pour la première fois le terme de tueur en série et les méthodes du profiling.

Le scénariste Thomas Mosdi (auteur des Succubes) et le dessinateur David Jouvent (Les dragons de la cité rouge) retracent le parcours du tueur en série qui a inspiré le personnage d’Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux, dans une Bd à la fois passionnante et terrifiante.

Critique :

J’avais très hâte de lire Ed Kemper – Dans la peau d’un serial killer pour voir comment serait racontée cette histoire que les amateurs de Kemper connaissent bien. N’étant pas une lectrice de bande dessinée, j’ai beaucoup aimé cette Bd, qui est bien racontée et superbement dessinée et colorée. 

En effet, les dessins sont magnifiques et présentent les faits de façon réaliste sans en faire trop. La Californie des années 1970 est représentée de façon crédible avec des couleurs chaudes et des images qui évoquent bien cette station balnéaire qu’est Santa Cruz. L’attention portée aux détails dans les cases impressionne. David Jouvent réussit particulièrement bien le personnage de Kemper, son visage, sa stature. Le traitement général n’est pas particulièrement gore, on sent le respect pour les victimes et leurs familles.

Pour ce qui est de la trame narrative, elle est habilement construite autour d’un incident qui s’est produit pendant le procès de Kemper en 1973 alors qu’un médecin lui a administré du Methedrine, une drogue méthamphétamine qui a fait délirer Kemper pendant plusieurs jours et lui a fait voir sa vie avec une grande lucidité et réaliser toute l’horreur de ses crimes. [voir ce post en anglais pour les détails sur cet incident.]

Cette structure narrative permet de raconter l’histoire entièrement du point de vue de Kemper par une narration, comme si on était dans sa tête et que l’on entendait ses pensées, sa voix intérieure, nous aidant ainsi à mieux comprendre son cheminement psychologique. L’on fait ainsi des retours en arrière non linéaires où l’on revisite les moments clés de l’existence de Kemper, tels l’abus aux mains de sa mère, le meurtre de sa grand-mère, son séjour à l’hôpital psychiatrique d’Atascadero et le kidnapping de Mary Ann Pesce et Anita Luchessa. Cela permet aussi d’aller dans le délire de Kemper et de côtoyer ses démons et fantasmes (têtes coupées, victimes zombies, sa mère en serpent, etc.)  

Cette Bd s’adresse à un public averti qui, idéalement, connaît déjà un peu l’histoire d’Ed Kemper. Pour les lecteurs moins familiers avec son histoire, il peut être difficile de se rendre compte de l’ampleur de ses crimes, et de faire la différence entre ses fantasmes et la réalité. Les crimes ne sont pas montrés, ni le procès. On évoque au passage certaines victimes, comme Rosalind Thorpe, Alice Liu et Sara Hallett, sans raconter ce qui leur est arrivé. 

Un seul regret : il aurait été bien, pour quelques-unes des scènes de flashbacks, d’insérer des dialogues entre Kemper et d’autres personnages, comme avec sa mère par exemple, pour voir Kemper en action et pas seulement en réflexion.  

Bref, une Bd que j’ai beaucoup appréciée mais qui, je le sais, ne plaira pas à tout le monde. Certaines personnes peuvent trouver ce genre de livre malsain, mais je crois qu’il est pertinent d’étudier l’esprit et le côté sombre de l’âme d’un criminel pour essayer de comprendre ce qui motive une personne à commettre des actes aussi extrêmes.

Sources: All images were taken from the following Facebook pages: David Jouvent’s personal page and Ed Kemper Chronicles / English title is our translation.